Chez nous, c’est chez nous

Saint-Octave-de-l’Avenir. Source : Donat-C. Noiseux. Source : BAnQ, Cote : E6,S7,SS1,P8699

Il y a deux ans, je faisais la découverte du documentaire « Chez nous, c’est chez nous » de Marcel Carrière. Ce long métrage réalisé au début des années 1970 témoigne de la fermeture du village de Saint-Octave-de-l’Avenir dans l’arrière-pays de Cap-Chat. Cette localité, comme une dizaine d’autres de la Gaspésie et du Bas-St-Laurent, ont vu tous leurs habitants être expropriés et relocalisés par les autorités gouvernementales dans le cadre des opérations du Bureau d’aménagement de l’Est-du-Québec (B.A.E.Q). En quelques mots, cette instance avait pour mission de concrétiser un plan d’aménagement ayant pour but d’améliorer la situation socio-économique des populations de l’Est de la province. La fermeture de villages comme Saint-Octave, Saint-Paulin-Dalibaire et Saint-Nil, une des solutions proposées par le plan du B.A.E.Q., devait ainsi permettre de rapprocher les populations rurales du marché du travail.

Dans ce film d’une durée de 83 minutes, on croise le destin de quelques familles qui doivent se résigner, tout quitter et s’exiler. Un témoignage en particulier m’a touché, celui de mon arrière-arrière-grand-oncle Hilaire Minville. Au visionnement du documentaire, j’ai découvert cet oncle dont j’avais vaguement entendu parler, mais que je n’avais jamais vu. Au courant des années 1930, ce dernier a quitté Grande-Vallée pour s’installer en Haute-Gaspésie. Fraichement marié, il a installé ses pénates à Saint-Octave-de-l’Avenir où il croyait justement être en mesure de passer le reste de ses jours. Jusqu’à temps où on l’expropria.

Le réalisateur du documentaire dira à propos d’Hilaire Minville, ce « personnage pittoresque qui ne veut pas quitter le village », qu’il « était un solitaire, une sorte de philosophe. Les gens du village l’ignoraient. Ils le prenaient pour un fou. Quand je suis allé présenter le film aux gens de St-Octave-de-l’Avenir avant sa sortie, ce fut pour eux une véritable découverte. Ils avaient vécu vingt-cinq ans près de cet homme sans le connaître. À la suite de la suppression du village, il s’est suicidé ».

Suivez le lien ci-contre pour visionner le documentaire intégral : Chez nous, c’est chez nous par Marcel Carrière, Office national du film du Canada

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Un commentaire sur « Chez nous, c’est chez nous »

  1. Bonjour Marc-Antoine, merci de t’être inscrit à mon blogue, ça m’a permis de découvrir le tien. Je suis enchantée par tes articles, il y a quelque chose qui m’émeut beaucoup quand je regarde des documents d’archives et que je lis sur l’histoire et la généalogie, surtout lorsqu’on y parle de nos ancêtres à nous, bravo!

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